Les conséquences et les signes d'alerte des violences
Les violences ont un impact catastrophique sur la santé
Lorsqu’une femme subit des violences répétées elle a des risques majorés d’avoir une mauvaise santé.
Connaître les conséquences des violences = aide à repérer les signes d’appel
Psycho traumatisme
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Conséquences sur la santé
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Conséquences financières et matérielles
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Conséquences administratives
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Conséquences professionnelles
↓
Conséquences sur le logement
Attitude et comportement de la femme, de son conjoint, de ses enfants
- Arrive en retard, ne suit pas les consignes thérapeutiques etc…
- Motif de consultation flou
- Agressivité verbale
- Regard fixé sur le téléphone
- Multiples SMS ou sonneries
- Inattention, propos peu cohérents
- Reste silencieuse lorsque la question des violences est posée, repli sur soi, confusion
- Refus d’examen corporel, gynécologique ou buccal
- Interruption intempestive de l’examen : reviviscence, stress
- Résistance anormale à la douleur
- Port de manches longues, col roulé, écharpe
- Explications surprenantes aux marques de blessures (tombée à cause du chien, suçons autour du cou, se blesse en se rasant les jambes….)
- Maquillage : “cache les marques”
- Pressée car surveillée “en liberté provisoire”
- Répond à la place de la patiente
- Minimise les symptômes
- Tient des propos méprisants et disqualifiants
- Enfants désagréables, turbulents, hyperactifs
- Ou à l’ inverse : tristes, hyper-contrôlés, repli sur soi
- Rupture dans le comportement, rupture scolaire
- Régression des acquisitions
- Maturité précoce inadaptée
- Troubles alimentaires, troubles du sommeil, douleurs répétées.
- Actes délictueux, mise en péril de soi
Penser violences lorsqu’une patiente en consultation présente :
- Coups et blessures sur: le corps, le visage, le cou, l’abdomen, le thorax, l’intérieur des cuisses…
- Hématomes – Brûlures – Plaies – Morsures – Fractures
- Lésions traumatiques surtout si elles sont:
- répétées anciennes et multiples
- évoquant la marque d’un objet
- avec des explications vagues
- et qui paraissent peu plausibles avec le mécanisme traumatique allégué
- avec des explications floues: “chute sur le trottoir” “coup de ballon” “avoir glissé sur une serpillière” “lésions en se rasant” “c’est mon chien en jouant”…
- Handicaps
- Décès (homicide ou suicide)
- Consultations itératives
- Plaintes vagues multiples et inexpliquées
- Symptômes physiques chroniques inexpliqués: douleurs, asthénie, troubles digestifs, sensation d’engourdissements et de fourmillements dans les mains, palpitations, sentiment d’oppression et difficultés à respirer, céphalées
- Mésusage et/ou surconsommation médicamenteuse (antalgiques, par exemple)
- Pathologies associées “étonnantes”: Maladie chronique déséquilibrée / Hypertension / Troubles cardio-vasculaires / Dysthyroïdie
- Douleurs chroniques – Polyarthrite
- Maladie inflammatoire, auto-immune, systémique
- Cancer
- Maladies cardiovasculaires – Hypertension artérielle
- Diabète – Dysthyroïdies
- Endométriose – Grossesse à haut risque – Incontinences
- Parodontite – Algie céphalique – Migraine
- Intolérance, allergie alimentaire
- Schizophrénie – Bouffée délirante – Psychose…
- Asthme – Eczéma – Migraine…
- Altération de l’état général – Asthénie – Fibromyalgie
- Récidive de fracture dentaire, de fracture de prothèse
- Plaies de la face ou des muqueuses buccales, ecchymoses, hématomes
- Asymétrie du visage, affaissement facial
- Troubles de l’occlusion
- Douleur de l’articulation temporo-mandibulaire
- Attitude “trop” résistante à la douleur
- Attitude très docile, voire figée
- Impossibilité ou refus d’ouvrir la bouche
- Réflexions lors de l’examen clinique comme : “J’ai l’impression qu’on me viole”
Penser violences lorsqu’une patiente en consultation présente:
- dépressifs: ralentissement, auto dévalorisation, sentiment de culpabilité / d’impuissance
- cognitifs: difficulté de concentration, trouble de l’attention et de la mémoire
- psychosomatiques: troubles du sommeil, douleurs chroniques
- tentatives de suicide
- souffrance psychique: tristesse, solitude, idées noires, automutilations
- retrait – échec social, affectif, intellectuel, échec scolaire /professionnel
- dépersonnalisation, sentiment d’être étrangère au monde
- perte de confiance et d’estime
- Mémoire traumatique “ingérable” qui déclenche des états de stress intenses
- Syndrome de reviviscence avec flash-back, images ou pensées intrusives violentes déclenchant des “attaques de panique”
- Troubles du sommeil: difficultés à s’endormir, réveils nocturnes, cauchemars répétitifs
- Conduites d’évitement de toutes les situations pouvant déclencher des attaques de panique
- Conduites d’hyper vigilance à la recherche d’un danger en permanence, d’où fatigue, inattention, stress
- Conduites à risque pour faire “disjoncter” son cerveau (état de dissociation)
- colère, honte, anxiété, phobies, humiliation
- conduites à risque, mises en danger, conduites agressives
- addictions: alcool, drogue, tabac, médicaments, jeux, sexualité
- alimentation: anorexie et/ou boulimie
Il s’agit de conséquences normales sur la santé mentale de situations anormales (les violences), avec des troubles psychiques spécifiques comme l’état de stress post-traumatique
Une prise en charge médicale et psychothérapeutique permet de relier les symptômes psycho traumatiques aux violences, d’en comprendre les mécanismes, de les contrôler, et d’y échapper
Complications gynécologiques
- Infections génitales à répétition, et infections sexuellement transmissibles (IST) répétées, transmission du VIH
- Troubles de la sexualité, comportement sexuel à risques
- Stérilité
- Grossesses non désirées et Interruptions volontaires de grossesse
- risque de fausse-couche x 1.9
- infections urinaires et vomissements incoercibles: + 60%
- Douleurs pelviennes chroniques, dyspareunie
- Endométriose
- Hémorragies
- Incontinence urinaire et/ou anale
Complications obstétricales
- Risque de naissance prématurée augmenté: + 17%
- Métrorragies: + 90%
- Anémie
- Menaces ou accouchements prématurés, ruptures prématurées des membranes: + 60%
- Diabète et hypertension artérielle : + 40%
- Hématome rétro placentaire, retard de croissance intra utérin
- Rupture utérine
- Retard de Croissance Intra Utérin (RCIU)
- Décès maternel
- Hémorragie fœto-maternelle
- Suivi aléatoire ou tardif de la grossesse
- Mort in utero
- Comportements à risques pendant la grossesse (tabac, alcool, drogues illicites, mauvaise nutrition)
- Mortalité maternelle (risque élevé en post partum)
Quand violences dans l’enfance = risque augmenté d’avoir une mauvaise santé physique et psychique
Le risque relatif d’être victime de violences conjugales est augmenté de 3 fois si on a été victime de violences physiques dans l’enfance et de 5 fois si on a été victime de violences sexuelles dans l’enfance
Conséquences sur la vie professionnelle
- les blessures potentielles
- le dénigrement
- l'isolement
- le contrôle de l'activité économique et des déplacements par le conjoint
- le harcèlement par le conjoint sur le lieu de travail (appels incessants, scènes devant les collègues…)
- la perte de confiance en soi
= peuvent perturber voire rendre difficile l'accès ou le maintien dans l'emploi ou la formation
Conséquences sur la vie de famille
Répercussions
- Perte de l'estime de soi
- Sentiments contradictoires envers l'agresseur: Amour / agressivité – Espoir / attachement affectif - Terreur
- Anxiété de la rupture et du départ: Responsabilisation quant à l'échec conjugal et familial / Prise en charge des enfants
- Pressions de l'entourage: Culpabilisation autour du statut de victime et de l'échec conjugal / reproches quant à la conduite adoptée
Conséquences du départ
- Économiques
- Sociales
- Affectives
- Familiales
- Professionnelles
- Absence d'appuis: Amicaux / Juridiques / sociaux
- Méconnaissance et sous-information : De ses droits personnels / Des recours / Des possibilités
Types de ruptures
- Rupture rapide: qui s'effectue dès les premières manifestations de la violence
- Rupture différée: à contrecœur, après plusieurs années de violence après avoir "tout essayé"
- Rupture évolutive: qui s'effectue à travers une succession de départs et de retours, de séparation et de retrouvailles.
- Pour les femmes sous l'emprise d'un conjoint violent, ce mode de rupture est le plus fréquent et permet: d'expérimenter les ressources existantes / de retrouver sa capacité d'autonomie / de tester la solitude / de découvrir la sécurité / de vérifier ses capacités à vivre et à s'organiser seule